Aragon


Vers a danser


Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensembles
C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l'amble
Tout ce qu'il a de temps humain
Nous dormirons ensemble
Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t'aime que j'en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble


Je cherche un ou il dit : j’ai beau crier que je t’adore et je ne suis que ton amant
Et un ou :
Je dirais malgré tout que cette vie fut belle


Extrait de "Les amants séparés"
[...]
Je ferai de ces mots notre trésor unique
Les bouquets joyeux qu’on dépose au pied des saintes
Et je te les tendrai ma tendre ces jacinthes
Ces lilas suburbains le bleu des véroniques
Et le velours amande aux branchages qu’on vend
Dans les foires de Mai comme les cloches blanches
Du muguet que nous n’ironspas cueillir avant
Avant ah tous les mots fleiris l’á-devant flanchent
Les fleurs perdent leurs fleurs au souffle de ce vent
Et se ferment les yeux pareils à des pervenches
Pourtant je chanterai pour toi tant que résonne
Le sang rouge en mon coeur qui sans fin t’aimera
Ce refrain peut paraître un tradéridéra
Mais peut-être qu’un jour les mots que murmura
Ce coeur usé ce coeur banal seront l’aura
D’un monde merveilleux où toi seule sauras
Que si le soleil brille et si l’amour frissonne
C’est que sans croire même au printemps dès l’automne
J’aurai dit tradéridéra comme personne


Extrait de "II. Que la vie en vaut la peine"

C'est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midis d'incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes

Rien n'est si précieux peut-être qu'on le croit
D'autres viennent Ils ont le coeur que j'ai moi-même
Ils savent toucher l'herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le soir où s'éteignent des voix

[...]

Il y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin-là sera l'aube première
Il y aura toujours l'eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n'est le passant

C'est une chose au fond que je ne puis comprendre
Cette peur de mourir que les gens ont en eux
Comme si ce n'était pas assez merveilleux
Que le ciel un moment nous ait paru si tendre

[...]

Malgré tout je vous dis que cette vie fut telle
Qu'à qui voudra m'entendre à qui je parle ici
N'ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle


Extrait de "III. Les vêpres interrompues"

Ce que je garde en moi je l'étouffe et le tue
Et quand je fermerai les yeux à la lumière
Nul ne saura de toi ce que j'en aurai tu
Douceur des choses coutumières

Je n'ai plus très longtemps devant moi désormais
Chaque vers que j'écris c'est mon sang que je donne
Si je fais le choix d'août sans doute est-il un mai
Que ne dira jamais personne

[...]

Passez mes souvenirs folie ô mes années
Et tu vins en novembre et sur quelques paroles
Ma vie a tout d'un coup tout autrement tourné
Un soir au bar de la Coupole

Avant toi je n'étais qu'une ombre inassouvie
L'errement de moi-même aveugle aveugle et sourd
Tu m'auras tout appris lumière de ma vie
Jusqu'à voir la couleur du jour

Toi qui rouvris pour moi le ciel de la bonté
En moi qui réveillas les musiques profondes
Toi qui m'as fait moi-même et m'as dit de chanter
Comme un enfant devant le mondes

Demeure mon amour heureux et malheureux
Demeure mon amour dans mes bras prisonnière
Soleil secret du coeur qui n'est que pour nous deux
Ma chère amour seule et dernière

Si de ce que j'écris ne restait que ton nom
Je saluerais la gloire éternelle des choses
Où ton nom chanterait comme fait le Memnon
Au seuil brûlé des sables roses

[...]

Le plus beau jour toujours contient quelque regret
Dont on trouve le goût peu de temps après boire
Et que la vie est belle après tout le dirait
Simplement l'histoire d'un soir

[...]

Qu'est-ce que c'est mes yeux que cet égarement
Qui fait que vous cédez à ce libertinage
On m'accuse déjà je ne sais trop comment
De trop aimer les paysages

Est-ce un crime vraiment de dire ce qu'on voit
Partager son amour chanter chercher des rimes
Je ne sais pas vraiment ce que l'on veut de moi
Est-ce vraiment vraiment un crime

De rêver au bonheur dans la gueule du loup
Et de dire à minuit que l'alouette est proche
Mes amis mes amis que cela soit de vous
Pourtant qu'en vienne le reproche


V. Je plaide pour les rues et les bois d'aujourd'hui"

Non je ne cherche pas au milieu des dangers
L'oasis ni le biais échappatoire et juge
Utile et beau cet art qui s'efforce à changer
Le monde et refuse refuge

Suis-je de ceux-là qui ferment leurs yeux devant
L'humanité en proie aux douleurs quotidiennes
Ou des fous qui voudraient faire à l'abri des vents
Chanter les harpes éoliennes

Ne m'a-t-on pas toujours trouvé sans que l'on m'ait
Assigné pour cela le péril et la place
Prêt à donner le fouet aux vieux mots qui rimaient
Entre eux comme des jeux de glaces

[...]

Je réclame le droit de rêver au tournant
De la route Aux grands charmes de la promenade
Le droit de m'émouvoir du monde maintenant
Que s'approche la canonnade

Je réclame le droit des hommes à pencher
Leur visage anxieux au miroir des fontaines
D'aimer les blés et de le dire D'y chercher
Une douce paix incertaine

Je réclame le droit de peindre mon pays
[...]

[...]

Je réclame le droit de faire comme si
Nos fronts étaient sans ride et nos coeurs sans souffrance
Et comme si la guerre était un chien assis
Aux pieds parfaits de notre France

[...]

Bon la je commence a tricher, mais bon, je me suis perdue en cherchant « et je ne suis que ton amant »


extrait de "Ce qu'il m'aura fallu de temps pour tout comprendre"


Ce qu'il m'aura fallu de temps pour tout comprendre
Je vois souvent mon ignorance en d'autres yeux
Je reconnais ma nuit je reconnais ma cendre
Ce qu'à la fin j'ai su comment le faire entendre
Comment ce que je sais le dire de mon mieux

Parce que c'est très beau la jeunesse sans doute
Et qu'on en porte en soi tout d'abord le regret
Mais le faix de l'erreur et la descente aux soutes
C'est aussi la jeunesse à l'étoile des routes
Et son lourd héritage et son noir lazaret

[...]

On se croit libre alors qu'on imite On fait l'homme
On veut dans cette énorme et plate singerie
Lire on ne sait trop quelle aventure à la gomme
Quand bêtement tous les chemins mènent à Rome
Quand chacun de nos pas est par avance écrit

On va réinventer la vie et ses mystères
En leur donnant la métaphore pour pivot
On pense jeter bas le monde héréditaire
Par le vent d'une phrase ou celui d'un scooter
Nouvelles les amours avec des mots nouveaux

[...]

Regardez ces jeunes gens Qu'est-ce qui les pousse
Comme ça vers les bancs de sable les bas-fonds
Ils n'avaient après tout de neuf que la frimousse
Eux qui faisaient tantôt les farauds ils vont tous
Où les songes d'enfance à la fin se défont

Bon Dieu regardez-vous petits dans les miroirs
Vous avez le cheveu désordre et l'oeil perdu
Vous êtes prêts à tout obéir tuer croire
Des comme vous le siècle en a plein ses tiroirs
On vous solde à la pelle et c'est fort bien vendu

Vous êtes de la chair à tout faire Une sorte
De matériel courant de brique bon marché
Avec vous pas besoin d'y aller de main morte
Vous êtes ce manger que les corbeaux emportent
Et vos rêves les loups n'en font qu'une bouchée

[...]

J'ai quelque lassitude Est-ce l'heure est-ce l'âge
À faire ce qu'il faut pour être bien compris
Car il ne suffit pas de soigner ses images
Et de serrer de près le sens dans le langage
Il faut compter avec les sourds les ahuris

Il faut compter avec ceux-là que tout installe
Dans l'idée a priori qu'ils se font de vous
J'écris Je suis le boeuf qu'on expose à l'étal
Et mon coeur débité d'une poigne brutale
Quand il est en morceaux les gens le désavouent

Ils pensent que comme eux mesquinement je pense
Ce que je dis pour eux je le dis pour l'effet
Ils ne peuvent m'imaginer qu'à leur semblance
Ils n'ont à me prêter que leur propre indigence
Ils en sont prodigieusement satisfaits

[...]

Celui la j’aime bien (oui je sais je triche je triche je triche)

Bon les mains d’elsa, très grand classique (a oui oui)

Les mains d'Elsa

Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi tes mains que je sois sauvé

Lorsque je les prends à mon pauvre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fond de partout dans mes main à moi

Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Ce qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tresailli

Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots

Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu

Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.


Bon et celui la, j’ai sorti une phrase tout a l’heure, mais en entier ala la :


Que serais-je sans toi ?

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement ?

J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson

J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu'il fait jour à midi qu'un ciel peut être bleu
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux

Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes
N'est-ce pas un sanglot de la déconvenue
Une corde brisée aux doigts du guitariste
Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve ailleurs que dans les nues
Terre terre voici ses rades inconnues

Il est bien celui la aussi :

La nuit de Dunkerque

La France sous nos pied comme une étoffe usée
S'est petit à petit à nos pas refusée

Dans la mer où les morts se mêlent aux varechs
Les bateaux renversés font des bonnets d'évêque

Bivouac à cent mille au bord du ciel et l'eau
Prolonge dans le ciel la plage de Malo

Il monte dans le soir où des chevaux pourrissent
Comme un piétinement de bêtes migratrices

Le passage à niveaux lève ses bras rayés
Nous retrouvons nos cœurs en nous dépareillés

Cent mille amours battant aux cœurs des Jean-sans-terre
Vont-ils à tout jamais cent mille fois se taire

O saints Sébastiens que la vie a criblés
Que vous me ressemblez que vous me ressemblez

Sûr que seuls m'entendront ce qui la faiblesse eurent
De toujours à leur cœur préférer sa blessure

Moi du moins je crierai cet amour que je dis
Dans la nuit on voit mieux les fleurs de l'incendie

Je crierai je crierai dans la ville qui brûle
A faire chavirer des toits les somnambules

Je crierai mon amour comme le matin tôt
Le rémouleur passant chantant Couteaux Couteaux

Je crierai je crierai Mes yeux que j'aime où êtes-
Vous où es-tu mon alouette ma mouette

Je crierai je crierai plus fort que les obus
Que ceux qui sont blessés et que ceux qui ont bu

Je crierai je crierai Ta lèvre est le verre où
J'ai bu le long amour ainsi que du vin rouge

Le lierre de tes bras à ce monde me lie
Je ne peux pas mourir Celui qui meurt oublie

Je me souviens des yeux de ceux qui s'embarquèrent
Qui pourrait oublier son amour à Dunkerque

Je ne peux pas dormir à cause des fusées
Qui pourrait oublier l'alcool qui l'a grisé

Les soldats ont creusé des trous grandeur nature
Et semblent essayer l'ombre des sépultures

Visages de cailloux Postures de déments
Leur sommeil a toujours l'air d'un pressentiment

Les parfums du printemps le sable les ignore
Voici mourir le Mai dans les dunes du Nord


C’est pour je crierai, je crierai …..
Et pour : je ne peux pas mourir, celui qui meurt oublie.

Et les yeux d’Elsa :


Les Yeux d'Elsa

Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire

À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés

Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure

Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé

Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche

Une bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux

L'enfant accaparé par les belles images
Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages

Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août

J'ai retiré ce radium de la pechblende
Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes

Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa


Un autre faut que je cherche, ou il dit : en parlant de tes mains comment se fait il que je n’en ai rien dit. Fichu internet il trouve pas.

Bon :

Le fou d'Elsa
(extrait)


Il y a des choses que je ne dis a Personne Alors
Elles ne font de mal à personne Mais
Le malheur c'est
Que moi
Le malheur le malheur c'est
Que moi ces choses je les sais
Il y a des choses qui me rongent La nuit
Par exemple des choses comme
Comment dire comment des choses comme des songes
Et le malheur c'est que ce ne sont pas du tout des songes
Il y a des choses qui me sont tout à fait
Mais tout à fait insupportables même si
Je n'en dis rien même si je n'en
Dis rien comprenez comprenez moi bien
Alors ça vous parfois ça vous étouffe
Regardez regardez moi bien
Regardez ma bouche
Qui s'ouvre et ferme et ne dit rien
Penser seulement d'autre chose
Songer à voix haute et de moi
Mots sortent de quoi je m'étonne
Qui ne font de mal à personne
Au lieu de quoi j'ai peur de moi
De cette chose en moi qui parle
Je sais bien qu'il ne le faut pas
Mais que voulez-vous que j'y fasse
Ma bouche s'ouvre et l'âme est là
Qui palpite oiseau sur ma lèvre
O tout ce que je ne dis pas
Ce que je ne dis à personne
Le malheur c'est que cela sonne
Et cogne obstinement en moi
Le malheur c'est que c'est en moi
Même si n'en sait rien personne
Non laissez moi non laissez moi
Parfois je me le dis parfois
Il vaut mieux parler que se taire
Et puis je sens se dessécher
Ces mots de moi dans ma salive
C'est là le malheur pas le mien
Le malheur qui nous est commun
Epouvantes des autres hommes
Et qui donc t'eut donné la main
Etant donné ce que nous sommes
Pour peu pour peu que tu l'aies dit
Cela qui ne peut prendre forme
Cela qui t'habite et prend forme
Tout au moins qui est sur le point
Qu'écrase ton poing
Et les gens Que voulez-vous dire
Tu te sens comme tu te sens
Bête en face des gens Qu'étais-je
Qu'étais-je à dire Ah oui peut-être
Qu'il fait beau qu'il va pleuvoir qu'il faut qu'on aille
Où donc Même cela c'est trop
Et je les garde dans les dents
Ces mots de peur qu'ils siginifient
Ne me regardez pas dedans
Qu'il fait beau cela vous suffit
Je peux bien dire qu'il fait beau
Même s'il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l'eau
Les mots dans moi meurent si fort
Qui si fortement me meurtrissent
Les mots que je ne forme pas
Est-ce leur mort en moi qui mord
Le malheur c'est savoir de quoi
Je ne parle pas à la fois
Et de quoi cependant je parle
C'est en nous qu'il nous faut nous taire.

C’est en nous qu’il faut nous taire, et puis il est bien.

Bon j’ai trouvé , c’est ballot c’est qu’un bout :

J'ai beau le dire comme une guerre déclarée
Comme l'enfer qui sort de l'avaleur d'étoupe
On ne veut pas me croire Ils se sont fait
Une image de moi peut-être à leur image
(...)
J'ai beau crier que je t'adore
Et ne suis rien que ton amant


Un truc que j’aime pas, c’est quand y’a des gens chiant qui t’expliquent l’oeuvre machin : poete torturé blabla, je le dit tout haut ca me pompe regardez un peu comme c’est pas beau du tout : (c la que j’ai trouvé mon petit bout)
"Un peu comme si le poète détournait sur la femme aimée et sur l'amour proclamé les regards suspicieux qui le cernent. Il serait ridicule d'en tirer l'idée qu'il « utilise » son amour d'une manière cynique, mais le thème littéraire d'Elsa constitue bien une forme d'échappatoire aux regards et aux contraintes."

Je sais pas vous mais moi ce genre de commentaires et ben dis donc, je veux pas critiquer l’idiot qu’a pondu ça, mais bon juste après cette citation, il a rien compris le gars, mais alors rien. De rien même. Il a pas du lire, moi (c’est sur que bon inconditionnelle je suis) mais franchement, j’ai beau crier que je t’adore et je ne suis rien que ton amant.
Analyse : échappatoire aux regards et aux contraintes. Quel tache le type. Putain faut qu’on lui explique : Aragon il parle toujours d’Elsa, qu’il en parle ou qu’il en parle pas, c’est toujours d’Elsa qu’il parle. Tant je t’aime que j’en tremble. boulet.

Of, tout ca pour dire, que j’aime pas les explications de texte en fait, je vois pas l’intérêt qu’il peut y avoir, parce que je m’en fous de l’idée que peut se faire bidule de l’œuvre d’Aragon, hein, franchement, mon idée je veux bien, mais bon, pas besoin de prédigérer les textes comme ca. Surtout des poèmes, les trucs planants expliqués pour ceux qui savent pas lire genre. Alors pourquoi c’est beau : et bien blablabla et il tue tout :). Ca craint. Celui qui veut comprendre une personne et qui va la disséquer, ouvrir son cerveau et s’étonner de pas trouver de réponse, et qu’en plus l’autre est mort du coup. :)

Allez, Il n’y a pas d’amour heureux pour finir :) (d’ailleurs un truc marrant Brassens quand il la repris, il a viré la dernière phrase :) (a tout le dernier paragraphe peut etre en fait, mais bon la derniere ca c'est sur), il devait être de sale humeur ce jour la, :), parce que quand même la dernière phrase :) si tu l'as pas il manque un truc)

Il n'y a pas d'amour heureux

Rien n'est jamais acquis à l'homme, ni sa force
Ni sa faiblesse, ni son coeur. Et quand il croit
Ouvrir ses bras, son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur, il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux

Sa vie, elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qui 'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots "Ma vie" et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux

Mon bel amour, mon cher amour, ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui, pour tes grands yeux, tout aussitôt moururent
Il n'y a pas d'amour heureux

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux

Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux

Mais c'est notre amour à tous deux