Chomage

Bon la je parlais du chômage. Mais bon ça s’applique pour toutes les situations ou on se trouve en mega infériorité. C’est bien joli de toujours comprendre et interpréter ce que les gens vous envoie dans la tête, c’est bien joli de toujours se dire, bon, c’est sur, hein, bon c’est de ma faute, je suis pas gentil, je me suis pas correctement exprimé, j’ai du dire quelque chose de travers, si je m’en prends plein la tête ça doit bien être que je l’ai mérité.

C’est sur que c’est bien joli. Mais bon a un moment donné, faut arrêter de se laisser bouffer. On peut pas laisser les gens vous sortir des saloperies en toute impunité. C’est pas possible, sinon c’est de l’intérieur qu’on pourris. Y’a des trucs qui sont inacceptables et que faut pas laisser passer. En tout cas je trouve.

Le chômage c’est un truc par exemple, y’a un énorme paquet de gens qui le subissent. Enormement de chômeurs. 10% au moins, ça doit être carrément plus, je sais pas comment ils font leurs stats, mais apparemment c’est plus ou moins que ceux qui sont indemnisés ou en stage de formation qui sont comptabilisés. J’avoue je sais pas trop. Faut dire que c’est pas la transparence absolue aussi. Et quand bien même y’aurais que 3 millions de chômeurs, ça reste tout de même trop énorme, et trop stupide de leur dire que c’est de leur faute.

Non mais sérieux. Je suis pas trop trop de base, placée pour me sentir super mal de pas trouver de boulot. Parce que je me suis pas trop développée avec l’idée d’avoir un boulot, d’avoir plein d’argent, de l’influence, des responsabilités. J’étais plutôt dans l’idée que le boulot, bon il en faut bien un, mais moi un mi-temps, c’est parfait, c’est pas ma vie le boulot.

Donc bon, déjà la position de base, je suis pas la plus mal placée vis a vis du chômage. Donc, quand ça arrive, je relativise quand même pas mal.
Mais ça c’est sans compter sur la pure saloperie que peuvent avoir certaines personnes. Pure de chez pure, et l’exemple viens d’en haut, de très haut, des hautes sphères de notre société tellement égalitaire. Des connards comme Raffarin et ses potes qui sortent, genre que les chômeurs c’est des fainéants, mais je veux dire, ça fait super mal d’entendre ce genre de choses. Parce que c’est le genre de choses que chacun va répéter, et répéter. Franchement, on a pas besoin de ça. Ca va, merci. Et que chacun y aille de sa petite pierre, franchement, c’est pas obligé.

Non mais parce que ça pompe et vite fait. Mais alors la, vite de chez vite. Alors moi sur ça, c’est sur que bon, j’en ai assez assez. J’aime pas spécialement m’en prendre plein la tête, je suis pas trop maso.
De toutes façons, je crois qu’on nous a bien fait savoir que c’était de notre faute et qu’on était des bons à rien. Chacun vit son chômage comme il peut, mais tous les braves qui font la morale sans en connaître rien, je les autorise plus a parler, franchement, c’est trop lourd.

Y’a des tonnes de situations différentes. Mais le point commun je pense c’est que le chômeur reste responsable de sa propre situation. Et dans cette position la, grande infériorité, c’est du ramassage plein la poire pour tous. Y’en a peut-être qui on la chance de pas recevoir ça. Mais franchement je crois que la plupart s’en prennent plein la tête.
Et comme y’a plein de situation différentes, y’a pleins de façons de se faire juger, insulter, différentes.

Moi par exemple. M’en fous je parle de moi, je suis pas la seule dans mon cas je le sais bien. Comme j’étais pas trop : le boulot c’est ma vie. Et bien génial, génial, je me fait traiter de tout les noms parce que je suis une petite conne qui veut rien foutre dans la vie. Qui abuse honteusement des allocations chômage. Faut quand même se rendre compte de la cruauté de ce genre de chose.
Parce que bon, toi t’es la : mais je cherche, c’est quoi ce cirque ? Mais bon, quand même, tu te dis, mais ça doit être moi, j’ai du faire quelque chose pour mériter ça. Tu te remets en question, tu t’interroges. Tu te demandes.
Comment ça se fait que je me prends ça dans la gueule ? mais bon a un moment donné faut arrêter de se demander pourquoi on se prends ça, bien sur que c’est injuste, bien sur que c’est con.
Voilà, faut faire un petit pas en avant et arrêter d’imaginer que les gens quand ils sont cons ils sont autre chose que con. Parce que pour sortir ce genre de saloperie faut vraiment être un gros con. Point final. Ne pas chercher plus loin. Alors c’est sur que c’est pas évident de se dire que certains ça les gène absolument pas d’insulter les autres et de les mépriser. C’est sur que c’est pas facile, mais faut bien se rendre a l’évidence. Parce que se dire : mais bon, c’est pas de sa faute s’il m’insulte comme ça, bon, c’est parce que machin, parce que pouette, les médias, blabla.
Non, ca va, par moment les gens s’ils se comportent comme des cons odieux c’est aussi simplement parce que c’est des cons odieux. Et c’est pas la peine de leur chercher des excuses. Y’a des trucs qui sont inexcusables, et moi je suis pas payé pour leur trouver des excuses et me remettre en question et me dire qu’effectivement je dois l’avoir bien chercher.

C’est comme ça. C’est un peu trop pénible a supporter sinon. Ca va un moment, mais après faut passer.

Autre truc. Donc, le chômeur est fautif toujours. S’il a pas de diplôme c’est de sa faute, il avait qu’a bien travailler a l’école, donc dénigrement du chômeur, qui est responsable de sa propre misère. Moi c’est un autre cas. Moi je suis une chômeuse diplômée. Donc la saloperie va s’adapter a la situation. Moi donc, je suis une petite conne qui ne veux absolument rien foutre. Une autre couche sur le même thème, tiens, qu’elle originalité !
Ben oui, bien sur, encore les chômeurs qui n’ont pas de diplômes, ça peut ne pas être de leur faute, ils sont pas en bonne situation (ca c’est ce qu’on va sortir a un chômeur diplômé, bien sur, hein), tandis que toi, t’as les armes pour t’insérer sur le marché de l’emploi. T’as les armes, si tu ne t’y insère pas c’est que tu n’en a pas envie, que t’es pas motivé, que tu t’y prend mal.
Toujours la culpabilisation. Avec les variations qui s’adaptent aux cas particuliers, c’est du bonheur.

Faut, pareil, se rendre compte de la saloperie contenue dans ce genre d’argument. Voilà, tu es d’autant plus responsable que tu n’as même pas d’excuses. C’est bien parce que t’es nul et incapable que tu ne trouves pas d’emploi. C’est bien connu, De toutes façon, t’as pas franchement de circonstances atténuantes, hein, bon, soyons clair, tu le veux bien, n’est ce pas, ça t’arranges.
C’est deguellasse. Franchement deguellasse. Pour tous les débiles de la terre un petit rappel : on peut être diplômé et ne pas trouver de boulot. C’est du rappel super basique, mais ça mérite d’être rappelé. Ca touche tout le monde le chômage maintenant. Moi j’accepte plus maintenant ces histoires d’armes. C’est trop con. Surtout que bon, y’en a qui le sorte, c’est en essayant d’être gentil, mais y’en a, c’est de la pure saloperie, mais très pure. Des gros connards qui effectivement sont en train de te traiter de conne qui le veux bien. Et ça c’est pénible. Franchement pénible.
Pareil a un moment donné, faut passer et s’en foutre, parce que sinon ça mine trop. C’est franchement minant même. Tu te dis : c’est ça, je dois mal m’y prendre, c’est de ma faute blabla. Super génial, trop bon pour le moral.

Bref, c’est que 2 petits trucs, mais c’est pour dire que y’a des trucs comme ça qu’on peut pas laisser passer. Si on les laisse passer ça fait trop de mal. On est beaucoup a subir le chômage et c’est trop pénible de se prendre la morale traditionnelle, d’être forcement fautif. Ca saoule, les gens ont qu’a grandir un peu et sortir de leur schéma débile. Quand y’a autant de chômeurs il devient profondément débile de leur expliquer qu’ils sont individuellement responsable de leur situation. Profondément débiles. Bon, voilà, tolérance envers les braves cons qui jugent les chômeurs et vont leur expliquer la vie, merci mais non, c’est un peu trop lourd. Faut d’abord que les autres se posent un peu des questions et révisent leurs idées reçues ineptes. Après on en discutera à la rigueur. En attendant, faut pas trop m’en demander et en demander trop aux chômeurs.