Con

C’est vrai que monsieur dit pas : con. Enfin je crois qu’il a pas dit con, il a du dire : (désolée, je vais chercher, c’est tellement bo comme citation, que je vais chercher le texte original) (sur la chaîne Match TV quand même, haut niveau hervé)

Alors attention, voilà le texte qui tue ta grand mère :

Les gens qui sont au fin fond de la France, qui ne vont pas au théâtre, qui ne vont pas au cinéma, qui ne vont pas dans les expositions, qui ne vont pas comme les intellectuels dans les dîners en ville, qui n’ont que la télévision, ils apprennent des choses. C’est alberto ricaud (pas sure de l’orthographe), donc la grande vedette du salon du livre en ce moment, qui disait :
la télévision abruti les gens cultivés et cultive les gens qui en ont, qui travaillent dangereusement et difficilement.

Voilà, c’est une citation pourrie c’est sur (et il l’a connaît pas). Mais il vaut mieux tenter de paraphraser un auteur renommé (apparemment alberto chose truc) que de dire comme ça d’aplomb : a ben oui, je suis patron de chaîne, je méprise ouvertement les téléspectateurs. Les gros cons font ça souvent. Ca n’assume pas un con. Ca méprise. Et ça se donne des cautions.

Voilà. Donc, en clair : il est bon de mépriser et normal de mépriser ces cons de bouseux de français de merde. Ils sont cons, débiles et méprisables, ils ne méritent pas mieux que du : « qui veut gagner des millions », vous savez, ils sont tellement cons de toutes manières que ça les instruits, vous voyez le genre.

Je déteste hervé bourges.

Officiel. Je le déteste. Je sais j’en déteste plein, mais je suis comme ça moi, j’ai grand cœur, j’ai plein de place pour détester les gros cons.

Et puis je suis pas chiante, je sais détester, je n’a pas besoin d’un classement, je n’ai pas besoin de penser : a oui, lui il est con, mais lui il est encore pire. Non, j’ai plein de place. Je peux détester : fogiel, bolloré, dassault, fielkenkraut, bourges, raff, sarko, ardisson, clavier, seilliere, chirac, duhamel, ppda, tout ca tout ca…
Pas de chichi moi.

Je les deteste.
C’est parce que c’est des merdes aussi, faut pas croire. C’est comme ca.
J’ai tendance a pas aimer ceux qui méprisent les autres, et qui du haut de leur position ultra dominante justifient leur mépris, comme si c’était la moindre des choses, que voyons, ces cons de bouseux, ne méritent pas mieux. Attendez, voyons, tout le monde sait cela : c’est des bouseux, des cons finis incultes, et vous voyez, quelqu’un comme moi ou vous c’est sur, regarder le Bachelor ça nous rendrez con. Mais les bouseux, non, ça les rend intelligent.

Hein, c’est pas beau ce genre de raisonnement ?

Moi perso, je comprend pourquoi je déteste bourges.

Je déteste, mais alors la déteste qu’on prenne les gens pour d’énormes cons de cette manière, sérieux, c’est un peu fort quand même, trop fort pour moi. Y’en a trop qui justement ont ce genre de raisonnement, surtout des gros cons qui s’expriment sur toutes les ondes. Alors ça va bien un peu, mais si peu que j’en veux plus. Je déteste ces gros cons là, parce que y’a plein de cons de plus faible envergure qui vont répéter ce genre de conneries.

Et puis aussi parce que ces gros cons là pourraient assumer un peu plus : je m’en branle des gens, tout ce qui m’intéresse c’est mon fric, mon pouvoir, donc, oui, je fais des émissions de merde, mais rien a foutre, je méprise les gens de toute manière.
Pas la peine de chercher des cautions et de reprendre des citations qu’on connaît pas. Hein bourges. Faudrait faire un effort mon gros con.

Ps : en plus ce que j’aime bien, c’est les big boss, ils ont tous le même comportement corporel. Mais alors c’est fameux. Exactement le même comportement corporel. Ca me foutrait des boutons tiens. Ca se tiens dans son fauteuil, ça croise ses mains, ça plie ses jambes, façon tranquille, ca bouge les mains un peu. Façon chichi quoi. Façon bourges.
Moi ça m’amuse beaucoup ce mimétisme qu’ils ont. C’est drôle, ils doivent être sélectionnés sur ça aussi. Si tu fais pas bien le mime tu n’est pas pris. Cette assurance de la position, ce cul pincé nécessaire. Je pense à ça, parce que hier, y’avait le n°2 de l’onu sida, donc un très big, qui parlait du sida, il disait des choses, normalement, en les disant, y’a tout le corps en entier qui s’offusque, qui proteste, qui veut se battre. Genre, y’a 30 millions de sidaiques, genre seulement 700 000 qui ont accès au soins, c’est une catastrophe. Le n° 2 arrive à dire ce genre de chose avec son corps qui ne dit rien, son corps est programmé, son corps est neutre. Son corps à sa position qu’il a du apprendre, ses mains bougent comme il faut, ses jambes sont croisées comme il faut.

C’est épatant perso je trouve. Cette dissociation, ce corps qui ne s’exprime pas, ce corps qui ne bouge que comme les codes le veulent. C’est marrant, mais lui, ca m’a fait étrange ce contraste entre son corps et ses paroles. Ca faisait trop contraste. Que chichi fasse ça, on a l’habitude, il est con il se fout de nous, voilà, on sait, alors faut que son corps ait l’air sur, ait l’air bien posé, ses mains faire joujou, voilà, il a rien a dire, il se fout de notre gueule, alors il a une bonne gestuelle. Mais le n°2 onu sida. Il dit des choses affreuses, et son corps, s’en branle, son corps est comme il faut, il est bien dressé.
« C’est une catastrophe planétaire ». On peut dire ça, en bougeant ses mains comme chichi, comme on dirait : « oui, naturellement, la télé rends les gens intelligents cons, mais rends intelligents les gens cons ». Voilà, même gestuelle.
J’aimerais pas avoir le corps programmé comme ça, qui n’exprime rien. C’est con, mais c’est pas juste un détail je pense. Parce que du coup, les paroles qui sortent, font vraiment étrange. Je connais pas ce n°2, mais qu’est ce que ça cache ça ? Il sait que de toutes façons la maladie est installée et qu’il a pas les moyens de lutter contre vraiment ? Il s’en branle au ¾ ? Il récite ça comme il faut, c’est sa leçon ? Il fait comme on lui a appris ? Il sait que c’est pas correct d’avoir le corps qui s’exprime ? Il fait son boulot comme un mécano ? C’est comme ça c’est la vie, je bouge mes mains machinalement, de toutes façons, le sida, c’est parti pour durer vous savez ?
Je sais pas, mais je me demande. Ca ressemble quand même a quelque chose de bizarre. C’est drôle que lui ça m’ait fait bizarre. Ca faisait corps dissocié, corps pantin quoi, programmé. C’est ainsi. Faut bouger les mains comme ci, tenir ces jambes comme ça, avoir son costard comme ci, ça cravate comme ça. Ca fait factice quoi. Vide. Faux. Creux.

Moi si je dis : «le sida, c’est une catastrophe planétaire », soit j’ai l’air très perturbée, soit j’ai l’air complètement blasée, mais je risque pas d’avoir l’air posé, tranquille et de bouger mes petites menottes comme chichi, comme un homme d’affaire.
C’est pas possible, faut bien que le corps réagisse et s’exprime, mince des trucs comme ça, ca demande une réaction, ou alors la tête est dressée à être comme il faut, une tête d’homme d’affaire, pas de sentiments, des faits, bruts, de toutes manières, bon, c’est comme ça, bougez bougez petites menottes, bougez comme il faut. C’est tout. Rien à signaler. Raide, droit sérieux. Je parle de ça, comme j’aurais parlé du cours de la bourse. C’est pareil pour le corps.
Ca fait vraiment, renoncement, quoi, je sais pas, je connais pas n°2, mais bon.
Etrange renoncement et rejet du corps, étrange contraste, anormal.
Il aurait fallut que je lui demande, mais je le connais pas et il m’aurait certainement pas répondu de toutes manières. M’enfin bon.