Le but de la vie

Le but de la vie

Je crois que le but de la vie est d’être heureux. Dès la naissance, tout être humain aspire au bonheur et ne veut pas souffrir. Ni les conditions sociales ni l’éducation ni l’idéologie n’affectent cette aspiration. Du plus profond de notre être, nous voulons simplement être contents. Je ne sais si l’univers avec ses innombrables galaxies, étoiles et planètes a ou non un sens plus profond, mais au moins, il est évident que nous autres, humains qui vivons sur cette terre, nous avons pour tâche de nous faire une vie heureuse. C’est pourquoi il est important de découvrir ce qui nous apportera le bonheur à son degré le plus haut. (…)

Obtenir le bonheur

Bien que limitée, ma propre expérience m’a montré que le plus haut degré de tranquillité intérieure venait du développement de l’amour et de la compassion.
Plus nous nous soucions du bonheur des autres, plus notre propre bien-être s’accroît. Cultiver un sentiment de cordialité et de proximité chaleureuse envers les autres met automatiquement l’esprit à l’aise. Cela aide à dissiper les craintes ou l’insécurité que nous pourrions nourrir, tout en nous donnant la force de faire face aux obstacles que nous rencontrons. C’est la source ultime de la réussite de la vie.

Notre besoin d’amour

Finalement, l’amour et la compassion apportent le bonheur le plus grand simplement parce que notre nature y tient par-dessus tout. Le besoin d’amour est la pierre angulaire de l’existence humaine. Il résulte de la profonde interdépendance que nous partageons tous les uns avec les autres. Aussi capable et plein de ressources soit-il, laissé seul, aucun individu ne peut survivre. Aussi vigoureux et indépendant puisse-t-on se sentir durant les périodes les plus florissantes de la vie, quand on est malade, ou très jeune ou très vieux, on dépend forcément du soutien des autres.

Développer la compassion

Quelques-uns de mes amis m’ont dit que l’amour et la compassion, c’était bien beau, mais que ça n’avait pas tellement cours. Notre monde, disent-ils, n’est pas un lieu où pareilles convictions ont beaucoup d’influence ou de pouvoir. Ils affirment que la colère et la haine font tellement partie de la nature humaine qu’elles domineront à jamais l’humanité. Je ne suis pas d’accord.

Comment commencer ?

Nous devrions commencer par écarter les plus grandes entraves à la compassion que sont la colère et la haine. Comme nous le savons tous, ce sont là des émotions extrêmement puissantes qui peuvent entièrement submerger notre esprit. Il n’empêche qu’elles peuvent être contrôlées. Si pourtant elles ne le sont pas, ces émotions négatives nous harcèleront sans le moindre effort de leur part, tout en freinant notre recherche de la sérénité d’un esprit aimant.

Amis et ennemis

Je tiens à souligner une fois encore que simplement se dire que la compassion, la raison et la patience sont bonnes ne suffira pas à les développer. Nous devons saisir l’occasion des premières difficultés pour tenter de les pratiquer.

La compassion et le monde

Pour conclure, j’aimerais souligner un point capital : le bonheur de chacun peut contribuer de manière à la fois profonde et efficace à une amélioration générale de la communauté humaine toute entière.
Du fait que nous partageons tous un identique besoin d’amour, il est possible d’éprouver le sentiment que quiconque nous rencontrons, quelles que soient les circonstances, nous est un frère ou une sœur.
Aussi nouveau que soit le visage ou aussi dissemblables que soient l’habit ou la conduite, il n’y a pas de clivage significatif entre nous et les autres.
C’est folie que de s’arrêter aux différences extérieures, car nos natures fondamentales sont les mêmes.

En ultime instance, l’humanité est une, et cette petite planète est notre seul foyer.
Si nous voulons le protéger, chacun de nous a besoin de l’expérience vécue de l’altruisme universel.
Seul se sentiment peut écarter les motifs égoïstes qui poussent les gens à se tromper et à abuser les uns des autres. Le cœur sincère et ouvert, vous vous sentez naturellement confiant et sûr de vous, sans avoir à craindre les autres.

Je crois qu’à tous les niveaux de la société-familial, tribal, national et international, la clef d’un monde plus heureux et plus réussi réside dans une compassion croissante.
Nul besoin de devenir religieux, pas plus que nous n’avons besoin de croire en une idéologie.
Tout ce qui est nécessaire à chacun de nous, c’est développer nos meilleures qualités humaines.
J’essaie de traiter quiconque je rencontre comme un vieil ami.
Cela me donne une sensation de vrai bonheur.
Telle est la pratique de la compassion.

Le Dalaï-Lama

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